/ publications

2011


pour La Vidéothèque, "La vie matérielle"
curatrice Chloé Dragna
"la Vidéothèque fête ses 1 an ! A cette occasion, nous éditons un livret numérique."









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"La Memoire d'Anna"

Installation multimédia d’Anne-Sophie Emard réalisée dans le cadre d’une commande 1 % au collège Anna Garcin Mayade de Pontgibaud.
3 écrans plasmas (encadrement bois), un caisson photographique double face (idem), une projection vidéo sur un mur.

jan. 2011, p. 70-73 





courtesy 
Anne-Sophie Emard, 
La Belle Revue, 
Galerie Claire Gastaud


2010, selection:



"L'ENTOMOLOGISTE"
photographie couleur sur aluminium 150x140cm
© Lydie Jean-Dit-Pannel 2008
Photographe: David Brunel Scénographie: Emmanuelle Sacchet L'entomologiste: Jacques Pierre
Remerciements: Museum national d'Histoire Naturelle, Paris


“A propos de ALIVE.”, 
in catalogue, juin 2010, p.46
commissaire d’exposition: Daniel Michel
Valcèzard Editions, ISBN 9782952978910
“... la communauté de communes de Valcézard organise une exposition dans la cour du château.  
Elle aura lieu du 8 juillet au 31 aout.  «  Alive » est une exposition  de Lydie Jean-Dit-Pannel.  source

“ALIVE.” vivant comme ce qui est engendré et ce qui engendre, ce qui (se) reproduit, ce à quoi il faut un milieu, un “patrimoine”, toutes propriétés communes aux images que Lydie Jean-Dit-Pannel nous donne à voir & ce faisant nous restitue. 

Ce “patrimoine” est celui de l’industrie culturelle à partir duquel Lydie Jean-Dit-Pannel constitue un territoire symbolique, un déploiement horizontal qui épouse une topographie en constante dé-formation, la géographie comme matrice à icônes, les climats comme productions d’images.

Cette industrie culturelle s’appelle Freak Show, Hollywood, pop, rock, acteur, performer, auteur, artiste, homme, femme, représentants et représentés: sujets de l’énoncé et de l’énonciation, vis-à-vis desquels l’artiste n’est pas, n’est plus “le sujet supposé savoir”.

Puisque ces images ne sont pas des proies dans la chaîne alimentaire dont l’artiste serait le Moloch, mais des lieux et des moments dans le processus infini de la constitution de nos mythologies portatives et désenchantées, orphelines des grands récits.

Dans ce milieu, Lydie Jean-Dit-Pannel procède par effraction, sa posture est celle de l’éclaireur, triant les signaux, les mirages, les effets hallucinatoires pour concentrer son action sur la capture adéquate, l’extraction juste: "images volées" selon l'artiste, pour nous les restituer comme formes d'existence, comme formes de vie, de matière et / à mémoire. 

Ce sont des "images pauvres", compressées, extraites, ayant perdu une part de leur "valeur", de leur mode de production et de diffusion, devenues simples avatars dans le continuum de la reproduction numérique, mais aussi réhabilitées, réintégrées dans un ensemble ou leur “aura n’est plus fondée sur la permanence de l’original, mais sur la fugacité de la copie” (1).

Arrachées à leur stase, à leur gel temporel, elles sont réanimées lorsque publiées dans le profil de l’artiste sur Facebook, sous forme de vignettes surtitrées d’un “ALIVE.” constatatif. 

Sur cette page l’effet est saisissant, des thèmes émergent, des séries apparaissent, des cycles sont suggérés. Thèmes, séries et cycles qui s’éparpillent en quantas sur les pages des utilisateurs, publications sémaphores dans le milieu, la biosphère Facebook. (*)

Images précurseurs d’autres images et ouvertes à l’interprétation et (litteralement) aux commentaires, elles agissent comme plaques sensibles et révélatrices, comme sites de redistribution d’où découlent de nouvelles images précurseurs et conséquences, citations, effets secondaires, larsens. 

Elles ne sont que traces, “débris audiovisuels” et repères de nos propres modes d’appropriation, d’identification et de positionnements, leur mystère réside dans le donné à voir: des humains en “situations”, des humains qui posent, qui jouent, qui se regardent, qui nous regardent.

Femme, homme, acteur, spectateur, que savons nous de nous-mêmes qui ne soit un commentaire, une conséquence, un effet de leur regard?"

(1) Hito Steyerl, “In Defense of the Poor Image”, e-flux
(*) (l’artiste accepte toutes les demandes de contact sur ce réseau social)

sds

published with the artist's agreement

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La Roseraie” & “Didascalies” de / by Anne-Sophie Emard

frame from “La Roseraie" courtesy the artist @ associates

"La Roseraie"


"d’elles je ne peux que mémoire, 
sculptée d’écorces et de nuit,
de tangages et de nuées,
arrimé à la terre,
au persistant désir de géographies,
d’éléments et de mythes
/
puis au bord de l’oubli
elle me rendent des paroles mondes, 
un horizon de regard,
à la fois
ravissement de la créature,
et demeure, 
dans La Roseraie...."

sds, pour Anne-Sophie Emard & Odile Ouizeman


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"Didascalies"





"... Didascalie (théâtre)
Une didascalie, dans le texte d'une pièce de théâtre ou le scénario d'un film, 
est une note ou un paragraphe, 
rédigé par l'auteur à destination des acteurs ou du metteur en scène, 
donnant des indications d'action,de jeu ou de mise en scène.
Elle permet de donner des informations, notamment, 
sur le comportement, 
l'humeur ou encore la tenue vestimentaire d'un personnage."

Étymologie
Le mot didascalie vient du grec .../... 
didascalia, enseignement, instruction,
d'après le verbe .../... , 
didaskein, enseigner, instruire. ..."

"les forges d'Héphaïstos continuent de brûler,
le démiurge absent,
l’érosion,
la sédimentation,
Adam cadmon / Adam limon
et la trace, la dépouille,
d’un faire stupéfié,

mélopée des machines

puis les hommes ont creusé des souterrains,
volé le feu,
gratté les pierres,
capturé le soleil,
foré les livres,
compressé les statues,
plié les peintures,

sur leur propre reflet

les ombres, elles, s'allongent,
dans le cratère technicolor,
spasmes cathodiques,
césures syastoliques,
les hommes se battent en s’arrachant des femmes archipels,
se consolant du crépuscule des ateliers,
des sueurs communes,
connivence de bourreaux,

fatigue des pères

les volcans domestiqués,
la fonte des métaux rejoint celle des glaces,
les coulées des alliages instables,
veinules sur les marbres de nos cimetières industriels,
restent les mains sur les yeux secs,
cristallisés dans l'extase spéculaire,
incrustés dans les fissures du visuel,
greffés sur le palpable des images,

fuite horizontale, écoulement vertical

rivetés à nos couches,
nous élevons une main vers la paroi,
cherchant à toucher ces visages,
mémoires constituées,
tremblées par les mythologies récentes, immédiates,
cinéma, femmes, corps, désirs,
mais l’histoire décolle nos rétines,
rappelle nos solitudes vaines,

dictant les jours, dissolvant les nuits

serais-je reconnaître un visage?
saurais-je me le remémorer?
sans images?
sans récits?
suis-je ma propre lenteur, ma propre accélération?

les “espaces hybrides” d’Anne-Sophie Emard ouvrent un lieu où temps, durée et mémoire, sans le démiurge absent, nous confient vers l’humain de l’humain...”


sds

(onglet / tag “ARTISTS”)

first published @ e.space generic


2009, selection:


Mark WallingerThreshold to the Kingdom” (Le Seuil du Royaume)





@ Saint-Eustache, 75001 Paris, Nuit Blanche 03.10.09
conditions:

“Au son du “Miserere d’Allegri”, (l’un des sept psaumes de la pénitence), des passagers défilent au ralenti dans le hall de débarquement d’un aéroport. Projetée dans l’église Saint-Eustache, la vidéo “Threshold to the Kingdom”(2000) accompagnée par cette musique spirituelle et doloriste, ressemble aux passages des âmes à travers les portes du paradis”.
source: Programme de la Nuit Blanche - 03.10.09, p. 37, Mairie de Paris

“Une œuvre au “chœur” du sacré.
Projeter cette œuvre dans l’endroit le plus sacré de l’église, au dessus du tabernacle du maître autel, contribue à provoquer une expérience: celle de l’Espérance qui annonce au plus grand nombre que la mort et ses douleurs n’ont jamais le dernier mot.”
source: dépliant fourni à l’entrée de l’église, p. 2

“London City Airport, 2000, sans autorisation Mark Wallinger et son équipe installe une caméra, puis appuient sur “record”, faisant mine de ne pas être là, le temps d’être expulsé il avaient leur captation en boite”... la caméra avait filmé les portiques vitrés des Arrivées Internationales”.
source éditée: Rachel Withers, ArtForum, Summer, 2001 - Customs man, Mark Wallinger’s video art - Critical Essay



...

piste de lecture:

"Il y a deux péchés capitaux humains d'où tous les autres dérivent: l'impatience et la paresse. Ils ont été chassés du Paradis à cause de leur impatience, ils n'y rentrent pas à cause de leur paresse. Mais peut-être n'y a-t-il qu'un seul péché capital: l'impatience. Ils ont été chassés à cause de leur impatience, à cause de leur impatience ils ne rentrent pas."


Franz Kafka, journal, 20.10.1917

"c’était dans le monde d’avant le 11.09.01 et toujours-déjà-là, dans notre versant du contemporain.

depuis, l’avion et ses extensions bâties ont été rendus à leur dimension magique, initiatique, oraculaire, transubstanciés en nœuds de triage pour le ravissement planétaire.

là où les pélerins internationaux constituent une élite post-séculaire, celles et ceux qui ont été marqués par la grâce du continent de naissance, du rang et de la chance.

acheminés par des rectangles articulés, traversant les limbes suburbaines, puis portés par les escaliers mécaniques, les tapis roulants, épiderme des passerelles et des sas.

l’heure vient, une suite d’évaluations qualifiantes, de jugements, vers les paliers de l’extase supérieure, but ultime, récompense du “parcours de la peine”.

les défroques siglées, questions liturgiques et réponses rituelles, il s’agit de laisser là les instruments de la perforation, de la découpe, de la propulsion gazeuse, du feu - auto-psy - autogyre - autopyre - de se voir délivrer les précieux sauf-conduits, les indulgences utilitaires et transitoires.

partout les corps sans organes de la surveillance, de la contrainte, du flux électronique, envisagent les “âmes” une à la fois, profilent les désirants et les désirés, les tremblants et les tremblés, les pénitents et les apostasiés.

comme d’autres hier et demain, certains en resteront là, faute à la biométrie, son absence, ses présences, ses masques, tous “nés de la faute” et sans soutiens.

d’autres vestales et janissaires s’assurent de l’identité entre soi et soi, entre zèle et nonchalance, lassitude et ennui, comparant le si précieux document avec le visage qui porterait la marque du malin ou de ses séides.

et certains encore seront extraits de la chaîne, chaingang.

les haltes se distribuent entre les échoppes euphorisantes / anxiolytiques et les ersatz d’ablutions sacrées, instruments d’hygiène élémentaire magnifiés par les paniques pandémiques.

dernières instances de mise en ordre, de composition de la posture, prières muettes, suspension des soucis terrestres, abdication du gouvernement de soi.

jusqu’à la délivrance qui advient avec un appel, suite de phonèmes et de symboles, où chacun reconnaîtra la triangulation de son existence en voie d’ascension, de transfiguration préssurisée.

...

l’arrivée, la réintegration de l’en-corps et de ses effets, la procession vers le dernier triage, nouvelle infanterie physionomiste, idiomes universels de la sécurité neuroleptique.


et certains, abjectement diaphanes-opaques, seront aspirés dans les méandres-conditions de l'hospitalité occidentale, supplément du "mal nécessaire", reliquat de mauvaise conscience.

l’acquiescence du grand gardien acquise, les autres avancent encore, (rassé)-re-nés, eugenisés: “la mort et ses douleurs n’ont (pas eu) le dernier mot’, le grand dehors est re-materialisé derrière le portique translucide.

alors qu’importe la caméra, ces séquences saisies à l’incarnation, qu’importe le ralenti, le montage, le dispositif, ou bien puisque la caméra, le ralenti.... "nous sommes vivants et vous êtes morts”, miserere.
...

irrésolution:

"Miserere (Allegri)

Pitié pour moi, mon Dieu, dans Ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.
Contre Toi, et Toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.
Ainsi, Tu peux parler et montrer Ta justice, être juge et montrer Ta victoire.
Moi, je suis né dans la faute, j’étais pécheur dès le sein de ma mère.
Mais Tu veux au fond de moi la vérité ; dans le secret, Tu m’apprends la sagesse.
Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ; lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.
Fais que j’entende les chants et la fête : ils danseront, les os que Tu broyais.
Détourne Ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés.
Crée en moi un coeur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de Ta face, ne me reprends pas Ton Esprit Saint.
Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés.
Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur, et ma langue acclamera Ta justice.
Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera Ta louange.
Si j’offre un sacrifice, Tu n’en veux pas, Tu n’acceptes pas d’holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; Tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.
Accorde à Sion le bonheur, relève les murs de Jérusalem.
Alors Tu accepteras de justes sacrifices, oblations et holocaustes ; alors on offrira des taureaux sur Ton autel." source wikipedia

sds

first published @ e.space generic, oct. 2009


2009, selection, contd:





régime du regard, pour Achilles Nasios


condensation:

".../... une pause de quelques heures pour recomposer une posture, une disposition, une hospitalité aux signes.
une tentative de dessaisissement vers la nuit (blanche),
puisque les images persistent dans le jeu des globes oculaires,
eux-mêmes toujours-déjà saisis par le momentum du voir et de l’a-voir vu.
les paupières ne recouvrent que les yeux là où pupilles et iris prolongent leur “beau travail”,
la membrane retinienne formant l’avers et l’envers de l’intériorité imageante.
le regardant comme r-appel du regardé - le regardé comme r-appel lui aussi:
“habeas corpus” - tu as un corps -, phénomène parmi les phénomènes, vers l’extériorité imagée.
et réciproquement,
vertige familier-étrange,
seduction de la "quiétude des pierres".
recours aux textes donc, le noir n'est toujours pas la nuit,
y compris dans la “camera obscura”:

“Il convient alors de s’attacher au problème du visible et de l’invisible. Le « phénomène » en grec veut dire constellations célestes c’est à dire par extension ce qui se montre dans la lumière, ce qui est exposé. Ce qui se voit, ce phénomène, est le visible qui se présente à nous. C’est l’extériorité de l’œuvre qui constitue la manifestation de la visibilité, « c’est le monde tel qu’il surgit dans sa visibilité incontestable (1) ». L’observateur appréhende l’œuvre grâce à son propre corps, lui aussi phénomène. Notre propre corps à son tour comprend le phénomène de l’œuvre à la fois par l’intériorité et par l’extériorité. L’appréciation est donc la rencontre de deux phénomènes. Le sujet coïncide avec son intérieur par ses sensations, il « s’abîme tout entier dans leur pure subjectivité au point de ne pouvoir en rien (se) différencier d’eux (2) ». Mais le corps est à son tour aussi un extérieur qui se regarde et qui peut se penser comme un objet, comme une réalité extérieure. Cette coexistence de l’être regardant avec lui-même, entre extérieur et intérieur s’applique par renversement à tous les autres phénomènes, dont l’œuvre elle-même. C’est à dire que l’œuvre possède une intériorité.”

(1) Michel Henry, Voir L’invisible, Edition François Bourin, Paris, 1988, p.17.
(2) Ibid., p.15.”

Laure Versiglioni, in Lectures de l’art, L’unique chambre noire, au sujet de Delocazione de Claudio Parmiggiani.

avec gratitude, source


photo courtesy Achilles Nasios, 
in "Urban Areas" - "Memoir 07 - 12"

first published @ e.space generic, oct. 10


2009, selection, contd:


generic Parcours Nuit Blanche 09